Le Compte Professionnel de Prévention (C2P) : un droit méconnu, mais fondamental pour les agents de sécurité

15 juillet 2025

Dans le secteur de la sécurité privée, les agents sont quotidiennement exposés à des conditions de travail éprouvantes : horaires de nuit, alternance de rythmes, bruit, station debout prolongée, températures extrêmes… Ce que beaucoup ignorent encore, c’est que ces situations ouvrent droit à un dispositif légal spécifique : le Compte Professionnel de Prévention, ou C2P.

Créé pour compenser les effets de la pénibilité sur la santé des salariés, le C2P permet d’accumuler des points tout au long de sa carrière lorsqu’on est exposé à certains risques professionnels. Ces points sont ensuite mobilisables pour partir plus tôt à la retraite, travailler à temps partiel sans perte de salaire ou suivre une formation de reconversion. Un salarié en CDI à temps plein peut obtenir quatre points par an et par facteur de risque déclaré. Il est donc tout à fait possible, au bout de quelques années, de se constituer un capital significatif pour aménager sa fin de carrière.

Dans la sécurité privée, les risques concernés sont nombreux. Le travail de nuit, les équipes successives alternantes, les tâches répétitives sous cadence imposée, le bruit pour certains postes spécifiques, ou encore les postures pénibles, notamment la station debout prolongée, font partie des situations reconnues par le Code du travail comme génératrices de pénibilité. Le travail dans des environnements extérieurs non abrités ou exposés à des températures extrêmes entre également dans ce cadre.

Mais pour que les droits s’activent, encore faut-il que les employeurs remplissent leur obligation de déclaration. En effet, c’est à l’employeur qu’il revient de signaler l’exposition de ses salariés à ces facteurs de pénibilité via la Déclaration Sociale Nominative (DSN). Or, de nombreux agents découvrent parfois trop tard qu’ils n’ont jamais été déclarés. Cette carence n’est pas un simple oubli administratif : elle constitue un manquement grave aux obligations légales de l’employeur.

Face à cette situation, il est essentiel que chaque salarié prenne les devants. Interroger son employeur sur l’existence de la déclaration, demander sa fiche d’exposition, faire appel à ses représentants syndicaux du SNEPS CFTC, voire saisir la CPAM ou l’inspection du travail en cas d’irrégularité : autant de démarches nécessaires pour faire valoir ses droits. Car ce qui est en jeu, c’est la reconnaissance d’une réalité professionnelle exigeante, et la possibilité d’en atténuer les effets à moyen ou long terme.

Le SNEPS-CFTC se mobilise pour que plus aucun agent ne soit lésé. Nous exigeons un suivi rigoureux des expositions, des actions concrètes de prévention, mais aussi un accès réel à la reconversion et au départ anticipé pour celles et ceux qui, pendant des années, ont exercé leur métier dans des conditions pénibles.

Le C2P n’est pas une faveur accordée aux salariés. C’est un droit inscrit dans la loi, un outil de justice sociale et de réparation. Encore faut-il qu’il soit appliqué.

Rejoignez le SNEPS-CFTC pour faire respecter vos droits, défendre votre santé et construire ensemble un avenir professionnel plus digne et plus sécurisé.

Le SNEPS-CFTC à vos côtés

Une question juridique ? un problème avec votre carte pro ?

N’hésitez pas à nous contacter : https://www.snepscftc.org/ ou par mail : secretariat@sneps-cftc.org